Je rentre directement dans le vif du sujet avec les différentes questions qui m’ont été posées ! Je vous rappelle que je ne suis pas sage-femme, je ne suis pas une professionnelle de santé et que certaines questions ne pourront être répondues que par une personne du corps médicale. Mon approche, c’est que je me suis renseignée, j’ai écouté et j’ai choisi de partager avec vous ma vision de la naissance, de la parentalité et de la vie en générale.
Quelle a été ta préparation à l’accouchement pour ton AAD ?
J’ai été suivie par ma sage-femme tout au long de ma grossesse, c’est elle qui m’a accompagnée dans ma préparation à la naissance, mais elle m’a également recommandé d’utiliser tout ce que j’avais besoin pour me sentir « prête ».
Il existe d’autres supports de préparation à la naissance, que ce soit à la maison ou non, on peut faire de la méditation, du chant prénatal, du yoga, … Personnellement rien de tout ça ne m’a réellement aidé. Ce qui m’a permise de me sentir « en préparation » c’est la formation quantik mama .
J’ai aimé me préparer avec ce support parce que j’avais accès aux vidéos quand je le souhaitais et je pouvais faire pause à tout instant. Thibault aimait regarder avec moi, on mettait pause, on discutait de ce que cela signifiait pour nous, comment on se projetait dans ce qu’il allait nous arriver.
J’ai lu un tas de livre qui racontaient les naissances à la maison, les naissances physiologiques.
Notamment :
N’importe quel livre de Michel Odent
Le guide de la naissance naturelle « retrouver le pouvoir de son corps » INA MAY GASKIN
Je me suis connectée avec moi-même et j’ai longtemps réfléchis à ce qui me faisait peur dans l’accouchement, la réponse reste la mienne, mais j’invite les femmes à se poser honnêtement cette question.
Quels conseils pour le jour J ?
Le seul conseil qui est utile et qui est le plus dur à appliquer : lâchez prise !
Accepter ce qui est en train de se passer dans son corps, ne pas se battre contre les contractions et ne pas penser à la suivante dès l’instant qu’elle se termine. Prendre une contraction à la fois et se dire que chaque contraction, que celle qui est passé ne reviendra plus et qu’elle nous a rapproché de la dernière.
Certaines trouveront du réconfort de penser à leur bébé qui arrive.
Trouver la force de se mettre dans sa bulle et de ne pas la quitter. Comme lorsqu’on fait du sport intense (qu’on aime ça ou non) on se retrouve obligée de faire un choix de se concentrer sur les jambes qui font mal, les poumons qui nous brûle ou alors de penser aux raisons qui nous poussent à faire cet effort.
Etre bien entourée, par des gens qui vont respecter cette bulle, qui vont créer un environnement propice à l’accouchement avec des caresses, des mots doux, de la confiance, de la force…
On ne prend pas son téléphone !!! Ni papa ni maman ( sauf pour prévenir la sage-femme) mais on ne va pas sur Instagram. Comment pouvons-nous nous concentrer si notre esprit divague vers des informations, des images, de la lumières…
Pour celles qui ont l’intention d’accoucher à l’hôpital retarder un maximum le moment du départ vers la maternité et écouter son instinct.
Préparation du second parent ?
J’ai utilisé les vidéos de Quantik Mama et je les écoutaient à côté de Thibault, parce que même si Thibault est venu à chaque rendez sage-femme, je sentais que lui et moi on était pas en train de vivre la même chose et c’est normal. Alors regarder les vidéos à côté de lui ça nous a permis d’en parler encore et encore.
Je lui ai répété mes consignes plusieurs fois : en cas de transfert à la maternité, en cas de problème pour moi ou le bébé. Mon projet de naissance : c’était lui. Donc si j’avais un conseil c’est de l’inclure dès qu’il montre de l’intérêt mais de ne pas forcer non plus, on est pas au même rythme et c’est normal.
Qu’on le veuille ou non, on n’est pas égale face à la naissance de l’enfant. J’ai ressenti chaque changement dans mon corps, les nausées, le bassin qui s’étend, le pubis qui s’enflamme, mon utérus qui grandit, les essoufflements, les pipis envahissants, le nez bouché sans raison… Tous ces changements, je les ai vécu. Thibault m’a regardé les vivre et ça fait une grande différence.
Je tiens à rajouter qu’au delà de cette réflexion, chaque personne étant différente, tous le monde ne sera pas capable d’accompagner une femme dans la naissance. Thibault fait naturellement preuve d’empathie, de calme à toute épreuve et d’écoute, il est déjà orienté dans un métier de l’assistance. Ce ne sera pas le cas de tous les second parent. Mais c’est pour ça qu’il est évidemment important de préparer le second parent, mais aussi d’accepter ses limites. Ce n’est pas parce que le second parent n’est pas capable de vivre un AAD ou un accouchement sans péridurale, qu’il faut laisser de côté un projet aussi essentiel.
Les avantages et les inconvénients ?
Je vais commencer par les avantages :
- Pas de visites la nuit de gens qui viennent te réveiller pour je ne sais quelle raison…
- T’es chez toi, tu manges ce que tu veux, tu fais ce que tu veux…
- Pas de bruits si t’as envie d’être au calme.
- Pas devoir parler à des gens que tu connais pas alors que t’es en train de rencontrer ton bébé
- Personne qui te donnent des conseils que t’as pas demandé…
- Pas de commentaires sur comment tu fais les choses ou comment tu ne les fais pas.
Je me suis sentie libre. Je connaissais ma sage-femme, la seule personne que je n’avais pas rencontré c’était ma doula mais ça ne m’a pas dérangé parce qu’elle a su être exactement ce que j’attendais : discrète, douce, attentive… C’est bizarre à dire mais elle ne m’a pas adressé la parole (ou du moins je ne m’en souviens pas) et c’était incroyable, je sentais son énergie, sa disponibilité, si je criais, elle criait avec moi, si j’avais besoin qu’on me masse elle me massait, si j’avais besoin qu’on me tienne la main, elle se laissait broyer la main…
Et j’ai mis trois jours à retourner la question mais je ne trouve pas d’autres inconvénients mise à part :
- Quand tu explique que tu vas vers un AAD à un personnel d’hôpital, il aime te faire peur en parlant hémorragie, et autres complications.
- Qu’à la fin de ma grossesse j’avais peur d’aller à l’hôpital parce que j’avais peur qu’ils ne me gardent sous de fausses raisons.
- Mon père m’a demandé un nombre incalculable de fois d’accoucher à l’hôpital.
- Il a donc fallu que je me batte contre les peurs des autres (de la mort, de la maladie,..) pour vivre mon rêve absolu.
Possible après une césarienne?
Cela va dépendre de la sage-femme qui t’accompagne et des circonstances de la césarienne. Mais oui. Il est possible d’accoucher à la maison suite à une césarienne accompagnée.
Mais c’est une décision qui doit être sans doute plus étudier et en prenant en compte toutes les informations médicales de la maman.
Certaines sage-femme vont avoir très peu de critères de refus de l’accompagnement de l’accouchement à la maison, et d’autres vont être très vigilantes, il ne faut pas perdre de vue qu’il n’y a pas de règle absolue et que n’étant pas assurées, il s’agit leur responsabilité.
Jusqu’à quel âge ?
C’est la même histoire que la césarienne, cela dépend de la sage-femme qui suit l’accouchement à domicile. Une grossesses dite « gériatrique », c’est 35 ans, mais le record de la femme enceinte la plus vieille naturellement est de 67 ans, 75 ans en FIV, j’ai lu des histoires de mamans accouchement chez elle sans aide de sage-femme à passé 48 ans… Mais soyons honnête, passé 40 ans, beaucoup diront que l’hôpital sera conseillé…
Cela va de même pour une naissance de jumeaux, de bébé en siège, aujourd’hui peu de sage-femme en France accepteraient d’assister à ce type de naissance en accompagnement à la maison. Si une femme souhaite malgré tout accoucher à la maison, elle devra sans doute faire le choix de l’accouchement non-assisté à la maison.
En conclusion
Vous m’aviez encore posée d’autres questions :
- comment faire sans sage-femme ?
- Le déroulement de l’accouchement à la maison et le post-partum direct ?
- Quel matériel prévoir ?
- Comment gérer la nuit ?
- Est-ce que la sage-femme m’a beaucoup aidée ?
- Comment cela se passe en cas de déchirure du périnée ?
- Qu’ai-je fait du Placenta ?
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