J’ai accouché de ma première fille à la maison, ma sage-femme m’avait dit : “ Même si tu as déjà entendu dire que l’allaitement peut agir comme contraception, il vaut mieux que tu sois vigilante avant d’avoir eu ton retour de couche. En appliquant une contraception qui te correspond;”.
En effet, grâce à la prolactine nécessaire à la production de lait, le cycle menstruel va très souvent être bloqué, en particulier pendant la phase d’allaitement exclusif (c’est à dire que le bébé ne consomme rien d’autre que du lait maternel.
Cependant, il faut ajouter à cette information : le retour de cycle peut varier énormément d’une personne à l’autre même dans le cadre d’un allaitement exclusif en jour et nuit.
Nous avons des hormones qui agissent différemment sur notre corps ce qui peut provoquer un retour de couches parfois quelques semaines après l’arrivée de bébé, même en allaitant exclusivement.
Chez certaines femmes ce temps d’aménorrhée peut durer jusqu’à ce que le bébé soit sevré ou qu’une nouvelle grossesse s’installe. Donc, certaines personnes peuvent rester plusieurs années sans avoir eu de retour de couche.
ATTENTION : Le retour de couche intervient après une première ovulation.
C’est l’œuf qui arrive avant la poule ! Il faut comprendre que les menstruations viennent lorsque l’œuf qui a été expulsé n’a pas donné lieu à une grossesse. Il doit alors être évacué.
Dans certains cas, il faut tout de même souligner que l’on peut avoir des menstruations, sans pour autant avoir correctement ovulé. Soyons prudent dans le cas où l’on ne souhaite pas de grossesse, et partons du principe que l’on va systématiquement ovuler.
C’est ce principe d’ovulation avant le retour de couche, qui explique que certaines personnes vont vivre une grossesse sans même avoir eu le fameux retour de couche.
Qu’est ce qui influence le retour de couche ?
- L’allaitement de nuit : si tu allaites encore la nuit, en particulier aux alentours de 3 h du matin et avec un espacement des tétées de maximum 6 h alors tu auras plus de chances de voir ton retour de couche tarder.
- Les tétées ne s’épacent pas trop : Toutes les 4 h la journée et toutes les 6 h la nuit. Bien sûr, parfois on va respecter ces délais mais cela ne va pas empêcher le retour de couche. (ou parfois on a des espacement plus large, mais toujours pas de retour de couche)
- L’allaitement exclusif : à partir du moment où l’on ajoute des apports caloriques autre que celui de la mère au bébé, il y a une baisse de lactation qui en résulte et donc une diminution de la prolactine. Cela peut être au travers de la nourriture solide ou d’ajout de lait artificiel, parfois cela est dû à une succion défaillante du bébé qui ne prend pas suffisamment de lait.
- Chacun est différent : Oui, ça il faudrait presque l’écrire en grand. Nous sommes des personnes complètement différentes et le retour de couche va être influencé aussi par notre individualité.
Que se passe-t-il pendant le retour de couche et l’allaitement?
Encore une fois, cela va être très variable d’une personne à l’autre, il ne faut pas partir du principe que si cela arrive à d’autres, ça nous arrivera nécessairement.
Quand les oestrogènes et la progestérone font leur retour, elles peuvent interférer avec la prolactine, c’est à ce moment-là qu’on va voir apparaître chez certaines femmes une légère baisse de lactation au moment de l’ovulation et des menstruations.
Il n’y a rien que l’on puisse faire pour empêcher cette petite baisse de lactation passagère. Il est inutile de sur-stimuler la poitrine, de faire des efforts supplémentaires, c’est passager et cela est dû à un changement hormonal que l’on ne peut pas maîtriser.
Si tu as constaté que certaines plantes avaient un effet sur toi comme le fenugrec ou le moringa, tu peux en prendre au moment où tu ressens la baisse de lactation, cela te permettra dans les jours qui suivent la chute de faire remonter plus rapidement la lactation. Mais inutile encore une fois de stimuler plus que d’habitude.
Vérifie avec ton médecin qu’il ne soit pas utile pour toi de passer par une supplémentation en magnésium et en calcium, aprioris, nous sommes très souvent carencées sans même être en période d’allaitement et durant l’allaitement nous avons besoin d’autant plus de ces éléments.
Avant de te complémenter, vérifie que tu puisses ajouter ces éléments de façon “naturel” dans ton alimentation. Dans la nourriture, tu trouveras des boissons végétales enrichies, qui permettent d’assimiler le calcium et le magnésium. Sinon, des yaourts nature ou du lait d’origine animale feront le travail. Des graines de chia, beurre de cacahuète, huître, sardine feront aussi le travail !
La préparation : Alimentation et allaitement pour tout comprendre. + 100 idées de recettes galactogène et adaptées au régime de la femme allaitante.
Être une personne cyclique peut fatiguer, surtout avec l’allaitement.
Oui les variations hormonales ET l’allaitement peuvent ajouter encore plus de fatigue déjà bien présente par le simple fait d’être mère.
Il est important de prendre du temps pour soi durant ces parties-là du cycle.
Cela peut passer par le fait de réclamer des moments seule à la maison ou en extérieur avec d’autres personnes que notre (nos) bébé. On peut aussi avoir envie d’en faire moins et peut-être demander une aide extérieur de la part de la famille ou même d’un service à domicile.
Si tu souhaites faire revenir ton cycle et vivre une grossesse tout en étant personne allaitantes, tu peux retrouver ma préparation : Fertilité & allaitement.
N’hésites pas à poser toutes tes questions dans la partie commentaire.
Véro