Le sevrage nocturne – sommeil de bébé

On vous a souvent dit «  tu veux dormir ? Arrête l’allaitement, il est temps de sevrer ton bébé ! ».
Mais en réalité, l’allaitement et la qualité des nuits de votre bébé ne sont pas liés directement au fait d’allaiter. Il existe un nombre non négligeable d’enfants au biberon qui ne font pas de nuits sans réveils, je vous rassure.

J’ai choisi de pratiquer un sevrage nocturne avec ma fille et je vous propose de suivre mes réflexions. Mais soyons honnête, le sevrage nocturne et l’allaitement, c’est un gros défi.

ATTENTION : Avant de débuter un sevrage nocturne, demandé conseil auprès de votre médecin, si celui-ci est correctement formé à l’allaitement et sinon à une conseillère en lactation ou  une consultante en lactation IBCL.

Tu peux également préparer ton sevrage nocturne lors d’un rendez-vous avec moi.

Ce qu’il se passe, c’est qu’au démarrage de l’allaitement, il y a effectivement un décalage entre les bébés biberonnés et les allaités. La raison étant qu’entre 3 et 5 heures du matin, si votre bébé sollicite le sein, cela favorise la production de lait. Hors les bébés biberonnés, sont restreint à un biberon tous les X temps et ne sont pas en alimentation à volonté comme peuvent l’être les bébés allaités.

Jusqu’à 3 mois de vie, ces réveils sont tout à fait physiologique, votre bébé ne connait pas le cycle jour/ nuit. Ensuite, vers 4 mois, il va se produire ce que l’on appelle la régression du sommeil. ( Ceux qui savent, savent sinon allez lire cet article-ci ). Le sevrage pendant l’allaitement, c’est l’un des nombreux défis de l’allaitement.

Certains bébés, vont continuer de se réveiller la nuit pour une multitudes de raisons qui ne sont pas liées directement à l’allaitement, j’en cite quelques unes :

  • Parce que votre bébé a des douleurs, une allergie, quelque chose qui le gêne.
  • Un frein de langue qui empêche la langue de se poser sur le palais et d’apaiser le bébé.
  • Le manque de sommeil en journée, un bébé épuisé est un bébé mal couché.
  • Pas de rituels en place qui permettent à bébé de se repérer dans le temps.
  • Un bébé qui ne se sent pas suffisamment en sécurité.

Il en existe encore certainement beaucoup d’autres, mais ce sont des pistes à explorer avant de se précipiter sur le sevrage nocturne du bébé allaité.

Est-ce que le sevrage nocturne de mon bébé, va m’aider ?

Il y a certains bébés allaités qui continuent de se réveiller la nuit, de réclamer une tétée, même s’ils n’ont aucune raisons apparentes de se réveiller.

Donc, même en remplissant leurs réservoirs affectifs, en s’assurant qu’il n’y a rien qui les gêne, que les apports nutritifs sont bien concentrés sur la journée et pas la nuit. Ils continuent d’avoir envie / besoin du sein.

La question devient alors : Est-ce que je suis capable de continuer d’être sa tétine ? Est-ce que son sommeil ne se porterait pas mieux si je ne l’allaitais plus la nuit ? Est-ce que finalement, il n’est pas l’heure de passer au sevrage nocturne.

Le sevrage nocturne, ce n’est pas arrêté l’allaitement, bien qu’il faille prendre conscience qu’un sevrage total puisse en découler.

Selon mon expérience d’accompagnatrice, c’est souvent la solution de la dernière chance le « C’est çà, ou j’arrête ». Je pense qu’il ne faut jamais juger les personnes qui arrivent à cette étape de leur allaitement.

On est vite épuisée de vivre des vies à 100 à l’heure et dans ces conditions le sevrage nocturne du bébé allaité devient la seule option logique à suivre.

Pourquoi j’ai choisi le sevrage nocturne ?

Quand ma fille aura 18 mois, je vais devoir m’absenter pendant 4 jours dont 3 nuits. J’ai besoin de partir sereine, certaine que ma fille ne vivra pas cette absence de façon violente. J’avais besoin de savoir qu’elle dormirait quand même.

J’ai également senti que seul le sevrage nocturne pouvait nous sortir des nuits difficiles. Ma fille était arrivée au stade ou elle dormait jusqu’à minuit – 2 heures du matin sans problème. Ensuite elle nous rejoignait dans notre lit ou -en gros- elle passait le reste de sa nuit pendue au sein.

Donc selon moi, si elle pouvait tenir de 19 h à 2 heures du matin, elle devrait être capable d’allonger ces créneaux.

Je remarquais également que si j’étais à coté d’elle, elle finissait toujours par rapidement me demander le sein, jusqu’à que je sois obligée de resté allongée à coté d’elle toujours dans la même position (qui devient du coup, inconfortable).

Voici comment nous avons sevrer notre fille la nuit :

  • Tous les soirs, des rituels inchangés et toujours la même heure de couché (19h30).
  • Si c’est possible, son père la couche, sinon je l’endors au sein.
  • Il ne la berce plus, ne chante plus, il l’installe dans son lit et reste allongée à coté de lui. (Elle a le droit de se mettre sur lui, de le toucher mais lui ne la stimule plus. Si vraiment c’est compliqué, une phrase qui rassure. «  Papa est là, maman est en bas (elle fait du chocolat), tu es en sécurité dans ton lit, nous sommes là pour toi »
  • Le premier réveil, c’est lui qui gère et si véritablement c’est trop compliqué pour elle, je reprends le plan habituel qui fonctionne. (L’idée, c’est de certes être ferme sur la décision, mais de comprendre qu’il faut pouvoir s’adapter).
  • Petit à petit on repousse l’heure de la première tétée. Si c’était 2 heures, j’entends plusieurs jours et quand je vois que c’est acquis je passe au cycle suivant. Bien sur, j’accepte que ce n’est pas toujours linéaire et que certaines nuits, ce n’est pas réaliste.

Ce que je pense qui a aider le sevrage nocturne

J’ai consulté plusieurs personnes et elles m’on toutes été utiles lorsque je les ai consultée.

1) J’ai d’abord consulté Audrey du centre périnatal en ligne  : j’ai eu Nour, qui nous a donné un horaire à respecter, accompagné de rituel à mettre en place. Cela a permis dans un premier temps de retardé son heure de réveil. On est passé de 6h30 du matin à 8h00 en moyenne.

2) J’ai ensuite été consulter une conseillère en lactation, Julie longy, elle m’a orienté vers une chiropraticienne dans ma région et elle m’a surtout fait comprendre qu’à ce moment-là que ce que j’avais besoin ce n’était pas réellement de sevrer la nuit mais de soutient. Ces rendez-vous, nous ont permis de passer de plage de sommeil de 30-40minutes à 2-3 heures.

3) Ensuite, j’ai consulté bébé au calme avec Céline, si je ne me trompe pas. Qui m’a fait comprendre qu’en réalité j’avais moi des bagages personnels qui influencent le sommeil de mon bébé. J’ai donc consulté une kinésithérapeute qui m’a permise de trouver le chemin de la paix, de beaucoup de problèmes de mon enfance, liés notamment à la peur de l’abandon.

J’ai trouvé cela passionnant: comment pouvais-je demander à ma fille de ne pas avoir peur de l’abandon alors que j’en étais moi-même terrorisée.

4) J’ai également rencontré Aurore, qui m’a proposé une séance parce qu’elle se lançait dans la vie de conseillère en sommeil et qu’elle avait besoin de pratiquer ses nouvelles connaissances. (Elle a également suivit des études en psychologie, ce qui permet de complémenté ses conseils). Et je suis sortie de se rendez-vous avec une information clé : la consistance.

En réalité, dès que je trouvais que c’était trop difficile de mettre en place une nouvelle habitude, je lâchais. Je revenais rapidement à quelque chose qui fonctionne, juste parce … Flemme en fait d’accompagner mon enfant dans ses pleurs.

Je recommande

Je recommande chacune de ces professionnels, c’est pour cela que je les cite. J’ai payé toutes mes consultations. Oui, ça coute cher ! Mais ce sont des personnes qui ont suivit des formations, des études et qui mettent à notre disposition leur temps. Vous savez ce qui coute cher aussi ? les conséquences de ne plus avoir une santé mental stable. Chacun de ces rendez-vous m’a offert des choses précieuses.

Je me suis sentie écoutée, entendue, pas jugée, libérée. En une heure de temps, l’une d’entre elle a révélé l’un de mes plus grand traumatisme, maintenant que je le connais, je peux le résoudre.

C’est ce dernier rendez-vous qui m’a donné le dernier élan vers le sevrage.

J’ai dû également faire ce que toutes les femmes font : « expliquer clairement, intelligemment ce que j’attendais de mon compagnon ».

Je lui ai répété :

«  Elle va pleurer parce qu’elle va être en colère. Elle a le droit d’être en colère. On connait ses pleurs quand elle a mal et tu verras, ce n’est pas ces pleurs là que l’on va entendre. Il faut qu’on lui laisse la chance d’y arriver. Elle en a autant besoin que nous. »

La répétitions, la clé du sevrage.

J’ai également préparé inlassablement ma fille. Tous les soirs, dès que je rentrais avec elle de la crèche je lui disais «  Tu vas dormir toute la nuit dans ta chambre ?
Tu as hâte de dormir dans ta chambre ? Maman elle est trop contente que t’aille dormir dans ton lit.
Toute seule.
Mais toujours avec papa et maman qui sont dans la maison si tu en as besoin. Tu vas te réveiller quand ?
Quand le soleil rentrera dans ta chambre ?
Est-ce que tu vas prendre le sein cette nuit ?
Non, tu vas pas prendre le sein ?
C’est bien ma fille.
Parce que le sein c’est fini !
C’est seulement quand on est dans le salon, la cuisine, mais plus quand on fait dodo ».

J’avais peur de la confronter à ça, de lui dire que j’allais entamer un sevrage. Mais le fait de le dire a en réalité été libérateur. Pour elle comme pour nous, parce qu’on chuchotais en disant « ce soir on essaye ça ou ça ».

Je précise pour ceux qui se le demande : ma fille est gardée en crèche, et dort très bien sur son lieu de crèche et en autonomie depuis ses 9 mois et pareil avec son père, elle savait depuis longtemps comment s’endormir sans aide.

Un sevrage nocturne n’en est pas un autre !

Je voudrais ajouter que ceci est notre histoire, et que je ne l’expose pas pour vous dire comment faire mais pour vous montrer que c’était pour nous un long processus, que j’ai consulté des professionnels de santé et d’autres personnes qualifiées dans ce domaine.

Je pense aussi qu’il faut se rappeler que tous les enfants finissent par dormir. J’avais tellement entendu cette phrase «  Un jour ils dormiront » et j’y croyais pas. Je me disais «  Mais quand ? ». En réalité, il fallait que nous passions par tous cela pour en être ou nous sommes.

J’espère que cette histoire t’as plue. Si tu le souhaites, tu peux évidemment la partager.

Je t’invites à faire un don si tu souhaites soutenir ce blog dans lequel j’évoque beaucoup de sujets autour de la maternité et de la féminité.

EDIT :

J’ai écrit cet article en 2022, depuis, j’ai choisi également de me former au sommeil du bébé et à l’allaitement.
J’ai également créé une masterclass sur le sujet du sommeil du bambin et le sevrage nocturne.

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