Ma fille de 1 an a passé 4 jours hospitalisée

Depuis que je suis mère, ma vie est devenue imprévisible.

Cela faisait depuis le 30/10 que tous les jours, ma fille avait de la fièvre. Elle l’a supporte bien et la journée je parvenais même à la mettre à la crèche puisque son médecin traitant pensait à une poussée dentaire.

Sauf mercredi et jeudi dernier, sa fièvre l’a rendue ko. Elle ne jouait plus et mangeait a peine. J’appelle son médecin (plus dans l’optique de pouvoir la remettre à la crèche, donc pas inquiète). Il me dit via sa secrétaire que les symptômes sont inquiétant et puisqu’il l’a déjà vu deux fois en quelques jours, il vaut mieux l’amener au urgence pédiatrique. Je ne le sais pas encore mais mon bébé va être hospitalisé pendant 4 jours.

J’y vais, en me disant: « ils vont lui donner un anitibio et d’ici ce soir on rentre ».

16h30 Arrivée aux urgences c’est le choc : des bébés partout, tous ko, des un peu plus grand souvent là pour des bras cassés, blessures…Et surtout trois personnes (je ne connais pas leurs statuts) qui effectuent les arrivées, triage…

Elles s’adressent d’emblée a moi « asseyez-vous madame, y a du monde ».

Ok

Elles discutent entre elle, tout le monde entend leurs discutions, c’est gênant…

« Untel a dit ça, machin a dit ci… »

« Madame, venez ! »

J’explique pourquoi je suis là, on m’enregistre administrativement. On pèse ma fille, mesure et température. Elle a de la fièvre, encore. On lui pose une sonde (c’est plus une poche dans laquelle on récupère le pipi pour le tester ensuite ).

Et là c’est l’attente.

Ma fille dans mes bras, les gens qui continuent de rentrer avec des bébés et enfants mal en point… qu’est-ce que je fais là.

19h00 : on nous emmène dans une chambre, et on me dit qu’on est a l’isolement. « Ah bon ? ».

Ah non en fait, c’était pas vous qu’on devait appeler.

« Ah ?! »

Finalement une interne vient nous voir. Nous pose quelques questions. J’ai toujours en tête que l’on va pouvoir rentrer à la maison.

Deux infirmières rentrent : «  On va faire la prise de sang, mais avant elle a l’air encombrée, on va lui nettoyer le nez. On devra aussi faire un prélèvement pour les virus »

Ok

Je me sens dépassée, elle couche ma fille sur la table, et lui met sur le visage un masque, elle ne s’adresse pas à elle. « En général, ils n’aiment pas ça au début. »

Elle hurle, c’est sans fin, elle cherche mon regard, ma main, je lui tend tout ce que je peux lui tendre. Elle la maintient, c’est brutal et en même temps j’imagine qu’il n’y a pas trop le choix avec des enfants de son âge.

Je demande si l’on peut essayer autrement, je peux la mettre au sein ? Elles me regardent interloquées, au sein ?

« Le médecin a dit si elle pouvait manger ? »

Je ne sais pas, je ne sais plus. Pour mois ce n’est pas pour la nourrir mais pour l’apaiser.

Elles partent et reviennent ensuite, bon le médecin est d’accord.

OK

Je la met au sein. Elles sont extatique «Ca marche bien, c’est pratique »

Elle pique une fois dans la main, échec, une fois dans le coude du bras, ça fonctionne, elles prélèvent une, deux, trois filloles…

Elles commencent le « lavage de nez » je suis stupéfaite, je vois le tube rentrer et sortir de son nez avec une telle violence, je ne comprends pas.

Ca s’arrête, son nez saigne. J’ai mal au ventre. Qu’est-ce que je suis en train de lui faire.

« C’est pour le test PCR »

« Ah bon ?!!? »

On me laisse dans la chambre, je câline mon bébé, je lui explique ce qu’il se passe.

10 minutes plus tard.

« On a besoin de la chambre, vous pouvez attendre là ou se trouvent les banquettes ».

Ok, je me dis que c’est bon signe et qu’on va bientôt renter à la maison.

Je retrouve d’autres mamans avec lesquelles j’avais attendue à l’entrée des urgences, on papote un peu.

Ma fille continue de chauffée.

Il est 21 heures, j’ai faim, j’ai sommeil, pas de nouvelles.

On prend sa température là sur cette banquette. Elle continue de chauffer. Hop Doliprane.

Il est 22heures, plus personne ne nous adresse la parole.

Les mamans s’en vont les unes après les autres. Je suis seule, à tenir mon bébé dans les bras, assise sur cette banquette à me contorsionné pour qu’elle puisse dormir à son aise malgré la fièvre.

22h30 une personne vient me chercher «  On va faire une radio des poumons, vite on nous attend»

OK

23 heures : la pédiatre me regarde au loin « Je viens vous voir juste après ».

JE LUI DIT MERCI.

23h30 : Une personne vient nous chercher «  madame, venez on va regarder son coeur ».

OK

Elle nous installe en chambre je lui demande «  Est-ce que quelqu’un peut nous expliquer ce qu’il se passe ? »

Elle me demande « Personne n’est venu vous dire ce qu’il se passe ? C’est vrai qu’il y a du monde ce soir. D’habitude on attend pas autant de gens en semaine, c’est plutôt le weekend avec les médecins traitants qui sont pas là…Bon vous me direz c’est pas une excuse et c’est normal que vous ayez besoin de réponse. Mais moi je peux rien vous dire, même si ce que je pense c’est qu’ils vous font faire la radio et l’ECG pour éliminer des hypothèse ».

OK

Elle ne finit pas sa phrase que l’interne rentre et vaguement me dit que certains résultats son revenus négatif, je ne me souviens pas lesquels, il utilise des mots que je ne comprends plus passé minuit.

On doit passer la nuit à l’hôpital.

On me dit que quelqu’un va venir, que je dois passer la nuit à l’hôpital mais je ne sais pas si c’est aux urgences ou si c’est au service pédiatrique.

À 3h36 une brancardière rentre et me dit des choses, je suis perdue, fatiguée, mon bébé est au sein et dort, elle me dit que si c’est comme ça, il vaut mieux que je reste sur le brancart et qu’elle m’emmène. Elle met mes affaires sur moi, j’ai froid, je suis fatiguée, la pièce est fraiche « On vous a pas donné un draps, attendez ».

Elle revient et je nous couvre. Elle m’emmène et m’explique « Je suis désolée, y a tellement de monde ce soir, si peu de médecin, c’est difficile. Mais vous allez être mieux en pédiatrie ».

On passe un long couloir, dans lequel il fait un froid terrible «  C’est parce qu’on change de bâtiment, je vous emmène dans la tour ».

Elle m’explique ou elle m’emmène, que demain si le papa veut venir il faudra qu’il emprunte tel chemin, je réponds oui, oui mais je ne retiendrai rien.

On prend un ascenseur, je lui signale qu’elle m’impressionne. Elle me dit «  On a l’habitude, mais les roues de ce brancard sont difficiles, c’est les vieux, les roues elles sont fixes et c’est difficiles à manier ». Je la sens s’essouffler.

On arrive en pédiatrie, ça se sent tout de suite. Des boules de Noel accrochées au plafond, on se réchauffe tout de suite, on passe devant une crèche de Noel, des dessin au mur.

On arrive dans la chambre, une infirmière nous installe.

Elle doit changer le tube de la perfusion installée plutôt à la suite de la prise de sang. Elle s’en plaint « C’est terrible, il ont changé les file mais c’est super dur à rentrer ». Puis la machine, « Bon elle tient pas trop bien la batterie donc ça risque de sonner, mais je vais essayer de trouver une autre rapidement ».

Je suis inquiète parce que je suis mal garée, j’ai 1% de batterie, pas de chargeur, je dois allée au toilette mais je ne veux pas laissée mon bébé seule, je ne vois pas de lit ou me coucher, est-ce que je vais dormir dans le fauteuil ?.

Elle m’explique qu’il se déplie et qu’elle a mis les draps dessus, j’ai plus qu’à faire le lit.

OK

Elle part, j’arrive à poser mon bébé endormie dans le berceau, mais je la sens terrifiée, elle ne comprend pas non plus ce que l’on fait là. Je fonce au toilette.

Je suis partie exactement 1 minute (adieu périnée). Au moment ou je rentre dans la chambre elle se réveille terrifiée en hurlant, je galère à abaisser la barrière. Je finis par décider de la laisser un peu dedans, j’ouvre le lit, je mets les draps.

Je vais reprendre ma fille. Mais avec la perfusion et les constantes, les files sont difficiles à manier.

Je décide d’utiliser mon dernier pourcentage de batterie pour envoyer un message à mon patron.

« Euh… je suis à l’hôpital avec ma fille STOP. Sais pas quand je reviens STOP ».

J’envoie un message à Thibault « tu peux venir demain STOP amène des affaires STOP »

Se passe la nuit, ma fille refait de la fièvre, la machine sans batterie sonne toute les 20 minutes, je suis obligée de me levée pour l’éteindre.

L’infirmière m’amène vers 5h 30 un chargeur. Je suis contente de me dire que je vasi pouvoir donner plus d’infos à Thibault.

Plus tard Thibault arrive vers 7h30, ému. On ne comprend pas se qu’il se passe. Dans le fond je me dis « S’il choisisse de nous hospitalisé c’est que c’est grave »

Le médecin vient nous voir et nous pose mille questions.

« Vous travaillez dans quoi, elle mange quoi, quelle est son mode de garde. Vous vous mangez quoi… »

Puis repart.

Les infirmières rentrent et sortent. Certaines sont aimable ( j’irai pas jusqu’à dire gentille, elles entraient dans la chambre sans se présenter, elles faisaient leur travail et finito), d’autres pourraient se reconvertir en PORTE DE PRISON. ( je le mets en majuscule parce que je suis vénère).

Dans l’après-midi le médecin revient. On est soulagés puisqu’il devrait nous dire se qu’il se passe.

Il commence

« Il se trouve que nous avons repris sa courbe de croissance et de poids et elle a changé de couloir. Vous nous avez évoqué son problème d’allergies et nous pensons qu’il sera important d’aller voir un allergologue afin de permettre de réintroduire de la protéine animale dans son alimentation afin de la rendre plus riche. Alors c’est bien l’allaitement (on sait ce qu’il va dire ensuite hein) mais arrive à son âge elle devrait consommer 1 litre de lait par jour et vous ne savez pas produire un litre à son âge. ( je boue, un regard vers mon mec et je sais que lui aussi ).

Elle a besoin d’une alimentation plus riche. Parce que la courbe a changée de couloir.»

Je prends toute l’énergie qu’il me reste de cette fabuleuse nuit blanche et je lui dit « je suis d’accord qu’arriver aux alentours de l’âge d’un an il est possible de réintroduire du lait. Mais je tiens à souligner que les courbes de croissance et de poids présents dans les carnets de santé sont ceux des bébés biberonnés, elle est allaitée. Donc si vous pouviez refaire le tracé avec les courbes présente sur le site de l’OMS peut-être qu’on pourrait aviser ».

Je ne m’attendais absolument à sa réponse.

« Vous avez raison, effectivement ce sont les courbes de bébés non-allaité »

J’enrage.

Il me dit que lundi on pourrait voir une nutritionniste. Puis un allergologue. Il admet aussi que sa courbe reste harmonieuse et qu’elle ne se casse pas.

Je ne comprends pas : pourquoi est-on là ?

« On attend encore les résultats de la prise de sang »

OK

Passe la nuit 2, je ne rentre pas dans les détails. On prend la température, on lui donne un Doliprane quand elle en a.

On peut pas sortir de la chambre. On tourne en rond, l’interne ne repasse plus. Qui va nous voir ?

Samedi, on se pose des questions. Donner du Doliprane quand il y a de la fièvre on sait faire. Pourquoi doit-on être là…

Une autre interne vient nous voir. Elle aborde à nouveau le sujet du poids.

Je lui souligne que pendant 6 mois ma fille a vécu avec son allergie au plv, que cela est reconnu comme étant un frein à la bonne prise de poids et de croissance, qu’elle a eu un épisode de gastro-entérite et quelques rhinite pas marrante qui coupe la faim. Puis elle s’est mise à marcher, ce qui n’a pas aidé.

« Ah elle marche, c’est effectivement qu’ils perdent du poids à ce moment là »

Puis je lui dit qu’on respecte toutes les recommandations au niveau de son alimentation qu’on lui propose de tout à manger.

« Je ne remets pas en question vos capacités à être de bon parents »

Et pourtant, jamais je ne me suis sentie aussi mauvaise mère…

On lui dit alors qu’on ne comprend pas pourquoi on doit rester et jusqu’à quand va-t-on rester ? On doit attendre de voir si elle fait de la fièvre ou non ce soir et si c’est le cas elle aura fait 48 heures de fièvre avéré  et on pourra alors faire d’autres test et comparer.

J’hallucine, bientôt deux jours qu’on est là. Et je comprends qu’en fait personne ne cherche ce qu’elle a mais plutôt à vérifier ce qu’elle n’a pas.

On est pas inquiet pour elle mais pour la situation. On a pas peur pour sa vie, mais on ne saisit pas pourquoi on doit rester.

Jour 4, dimanche. Un médecin vient nous voir cette fois.

« Alors on a les résultats, il nous manque deux virus, donc vous devriez rester jusqu’à demain pour qu’on vous donne les résultats »

Un regard vers Thibault, c’est pas vrai ! On est là pour un virus ?

On lui dit «Mais si c’est un virus, y a rien à faire ? »

« Non non faut attendre que ça passe, mais la prise de sang montre que depuis votre arrivée la charge a diminuée »

« Du coup, on est pas obligé de rester si y’a rien à faire ? »

« Non non bien sûr! »

On se regarde et en cœur on lui dit « OK, on rentre »

Je m’en veux, parce que ma fille a subit des lavage de nez de l’enfer avec un aspirateur dont le tube était enfoncé dans ses narines.

parce qu’on l’a réveillé pour lui faire des prises de sang qui ne passait pas

parce qu’on lui a mis une perfusion dans le bras qui lui laisse un trou effrayant (je l’espère inoffensif),

parce que des tas de gens se pensant bienveillant nous ont fait douter de nos capacités à être de bons parents,

parce qu’on a pas été travailler pensant que la situation était vitale.

Je suis en colère parce qu’à aucun moment on nous a clairement exposé la situation, pris le temps de nous expliquer comment allait se passer la prise en charge, à quoi servent les examens que l’on a fait, quelles maladies sont envisagées, les traitements que ceux-ci impliquerait.

On a eu le malheur de ne pas lui laver le nez un matin, l’infirmière nous a dit « c’est super important de le faire avant chaque tétée (elle n’a aucune idée de ce que cela représente) vous voulez qu’elle finisse en réanimation ? Qu’on la mette sous oxygène? »

Non, bien sûr que non, c’est le cauchemar de tous parents. Mais comment mesurer que c’est là qu’on allait alors que notre fille était à 100 en oxygène, qu’elle supportait globalement bien la fièvre, simplement que cela faisait plus de 2 semaines qu’elle ne descendait pas et que notre médecin nous a demandé de nous rendre aux urgences pour plus de test. Elle avait le nez qui coule et de la fièvre…

Je suis en colère parce qu’on est venu me parler de l’alimentation de ma fille et de ses courbes de croissance sans prendre en compte tout les aspects de sa vie. Que son médecin traitant n’a jamais été inquiet parce qu’il connaît tout ces aspects… on est venu mettre en cause mon allaitement et son insuffisance à son âge par manque total de connaissance sur le sujet…

On nous parle de prendre rendez-vous avec la diététicienne et de mieux gérer sa diversification alimentaire alors que lorsque j’ai demandé des céréales au matin on m’a proposé au miel ou au chocolat. J’ai refusé. On m’a dit « ah bah oui c’est ceux des commerces madame ». Mais ça tombe bien j’achète pas mes céréales dans un magasin de hippies.

On nous a donné des repas composé de riz salé et jambon, sans légumes. La seule chose que j’ai pu accepter c’était de la compote. Et quand j’ai voulu mélanger la compote avec le riz pour enrichir un peu la compote « vous lui avez mis du riz avec de là compote ».

Oui, je fais ça, et des fois aussi avec des patates. J’aime ça. Sorry pas sorry.

C’est l’hôpital qui se fout de la charité ?

( c’est vraiment le cas de le dire)

Quand on a compris que tout ça, c’était pas pour « sauver » notre fille, mon sang n’a fait qu’un tour. J’ai eu peur. Plus sa vie. Pour la notre. J’ai eu peur.

Pour un virus, que l’on ne peut pas traiter.

J’ai encore plus peur que l’on ne soit rentré 4 jours plus tard avec un virus plus dangereux encore. La moitié du service était occupé par des enfants atteint de bronchiolite.

Puis je me sens coupable d’avoir occupé peut-être la chambre d’un enfant plus malade.

On a du vivre trois nuits séparés involontairement.

Une chose est sûr. Je n’irai plus si facilement à l’hôpital. C’est nocif. Tous le monde est traité comme mourant jusqu’à preuve du contraire.

J’ai pas écrit ce texte dans de grand but, juste de poser des mots sur cette colère, cette aigreur.

Ce soir on est a trois dans notre lit. Et c’est tout ce qui compte.

Être à la maison. Ensemble. En famille.

Je n’ai pas souhaité accoucher à l’hôpital parce que :

-J’avais peur d’être infantilisée, c’est chose faite.

-J’avais peur que l’on ne me juge, c’est chose faite

-J’avais peur que l’on me menace, c’est chose faite

-J’avais peur que l’on me mette dans une case sans me connaître, c’est chose faite

-J’avais peur d’être dérangée dans mon intimité, c’est chose faite.

L’hôpital est violent sous couvert de nous soigner, de quoi l’on se plaint ?

L’interne du deuxième jour n’arrivait pas à suivre la conversation, elle se frottait les yeux, regardait dans le vide. La moindre question qu’on lui posait lui demandait un effort conséquent pour aller chercher la réponse.

Le premier interne, en service pédiatrique, ne connaissait pas la physiologie de l’allaitement. Comment peut-il accompagner des parents dans la mise en place de celui-ci ? Est-ce que si une femme arrive avec des difficultés et un bébé de 3 mois qui a une mauvaise prise au sein, est-ce qu’il lui trouvera des réponses ou un biberon ?

J’ai entendu à plusieurs reprise des infirmières dans leur salle de pause (sont-elles consciente qu’elle discutent porte ouverte sur le chemin des toilettes pour parent ?) parler de parents qui avaient osé remettre en question leur demande « puis là elle me dit « ce n’est pas la peine d’insister de ne laisserai pas ma fille seule avec une inconnue » » (je n’entends pas la fin ou suite, je ne suis pas là pour écouter aux portes).

Quelle violence.

Une seule infirmière s’est présentée à moi et à ma fille, sur une vingtaine, elle n’était pas du service, elle venait de néonatalogie à cause d’une forte activité.

Je me connais, je vais prendre du temps pour accepter ce qu’il s’est passé. Accepter que ce n’est pas de ma faute et que je voulais seulement bien faire.

Mais j’espère que cette expérience me donnera encore plus la force de dire NON au lieu de OK. De ne pas me laisser effrayer et de tenir tête quand cela est nécessaire.

Je refuse de me bercer d’illusions et de penser qu’ils nous ont aidés ou sauvés. C’est faux.

A ma fille : désolée, je ferai mieux la prochaine fois.

Cet article a 0 commentaires

  1. Cer

    Quelle expérience 😱. Tout d’abord, j’espère que votre fille va mieux. J’ai été
    infirmière en néonat.. je me souviendrai toujours de ma 1ère semaine dans ce service si particulier, du haut de mes 22 ans, a part mes connaissances théoriques je ne connaissais pas grand chose de la vie 😅. Et j’ai du prendre en soin un petite préma, et lui faire cette fameuse aspiration dans le nez… a fond dans le geste, j’ai pris mon tube et zou dans le nez ! Je n’oublierai jamais le regard horrrifié de sa maman, psychologue… Après ça j’ai eu une conversation extra avec cette femme et je n’ai plus jamais touché un bb ou un adulte sans me présenter ou présenter ce que je lui faisais. Parce que je suis quelqu’un qui aime prendre en soin les personnes dans leur globalité. C’est d’ailleurs pour cela, que j’ai quitté le metier. Aujourd’hui il n’est plus possible de travailler comme il faut, on court partout, on a pas le temps d’expliquer, de parler etc… et c’est désolant. J’avais l’impression d’être maltraitante alors je suis partie… Aujourd’hui, je suis maman, enceinte de mon 2e. J’en ai vécu des vertes et des pas mures pour mon 1er accouchement et je peux vous dire que mon prochain séjour à la maternité, je vais leur montrer qui commande ! C’est mon bb, je fais ce que je veux ! Bon courage à vous ! Mon fils a eu très longtemps peur du medecin des suite de sa naissance.. il faudra surtout bien accompagner votre puce pour ses prochaines visites, cela risque d’être difficile pour elle…

    1. Aimer Maman Mail

      Merci beaucoup pour ce témoignage. Je trouve qu’il reste à d’autres que j’ai reçu : cet impossibilité de pouvoir travailler correctement dans un univers d’humain à humain.
      J’aimerais tellement que la vie des professionnels de la santé soit plus adapté, plus adéquat. Cela permettrait une meilleure prise en charge pour tous le monde.
      Je vous souhaite la plus belle des rencontre avec votre bébé. Et j’espère que vous n’aurez pas à montrer qui c’est qui commande et que naturellement tous le monde se présentera à vous et sera à votre écoute…
      Véronique

  2. Aly

    Je comprends votre sentiment d’impuissance et e de colère face à ce que vous avez vécu. C’est malheureusement l’hôpital et c’est déplorable que rien ne soit changé au niveau organisationnel notamment. Je vois pourtant également un problème majeur c’est que peu de personnes sont formées correctement à l’allaitement. Que cela soit les sages-femmes, infirmières, puéricultrices, et les médecins / internes. Ils ont très peu d’heures de formation et je pense qu’ils font au mieux avec ce qu’ils ont comme base. Cela n’excuse pas tout, mais on peut comprendre. Dans votre cas une ibclc pourrait réellement vous aider de manière plus approfondie.
    En espérant que votre enfant aille mieux et que cette expérience ne se reproduise plus, je vous souhaite de belles fêtes de fin d’année en famille

    1. Aimer Maman Mail

      Bonjour Aly,
      Effectivement je trouve aussi que peu de professionnels de santé sont réellement formé a l’allaitement et vont se dire « pour » sans connaître toutes les nuances derrière.
      J’ai déjà été en rendez-vous avec une conseillère ibclc qui m’a validé dans toutes mes façons de faire. J’ai du la rencontrer pour me rassurer et me mettre en confiance. Quel dommage.
      Merci pour votre commentaire et votre partage 🥰

  3. sibrelon

    C’est terrible. J’espère ne jamais avoir à conduire ma fille dans cet enfer… J’ai démissionné de la fonction publique hospitalière l’été dernier. Je ne le regrette absolument pas 😉
    Même s’il en faut pour y bosser. Il y a un très gros malaise en France côté système de santé et il est bien antérieur à la pandémie.

    Bisous à votre puce ! La mienne a 13 mois et quinze jours !

    1. Aimer Maman Mail

      Je suis entièrement d’accord. Un malaise qui mérite d’être creuser. De comprendre comment la prise en charge peut être améliorée…

      1. sibrelon

        Pour avoir bossé en hôpital cinq ans, oui le malaise est réel. Un sous effectif permanent et banalisé. Des conditions de travail difficiles. Des salaires de misère. Des horaires pénibles. Des congés trop souvent refusés. Un début d’explication en somme même si ça ne justifie en rien les mauvais traitements que vous avez reçu vous et votre enfant :/

        1. Aimer Maman Mail

          Je suis tellement d’accord. On dit aux mères « prenez soin de vous pour mieux prendre soin de vos enfants ». Et derrière cela les personnels de milieu hospitalier sont extrêmement mal traité… comment veut-on qu’ils nous soignent en cohérence.

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